Elles utilisent des mots, parfois poétiques, parfois crus, sincères, tranchants. Elles emploient un registre fantastique, réaliste, historique, ou bien des témoignages. Elles mêlent les faits et leur histoire à celles des autres. De Awa Thiam à Jennifer Nansubuga Makumbi, de Mariama Bâ à Chimamanda Ngozi Adichie, la littérature féministe africaine traverse les âges. A travers la plume, elles sont nombreuses à briser les tabous, donner un coup de pied dans les traditions, et se battre pour faire reconnaître les droits des femmes et cesser les inégalités entre les hommes et les femmes.
Deux écrivaines sont considérées comme les figures de proue de la littérature féministe africaine. Awa Thiam est l’auteure de La Parole aux Négresses, paru en 1978. Dans cet ouvrage, la voix des femmes est délivrée par les femmes. Les témoignages et la plume d’Awa Thiam mettent en lumière les injustices et les oppressions dont sont victimes les femmes africaines : les Mutilations Génitales Féminines (MGF), la polygamie, le mariage forcé, la dépigmentation de la peau, source de dangers pour la santé. Les thématiques d’il y a 46 ans font écho à celles d’aujourd’hui, alors que la menace de la légalisation de l’excision plane sur la Gambie et qu’elle est encore pratiquée dans beaucoup de pays malgré les interdictions.
Figure majeure du féminisme africain, Mariama Bâ est l’auteure d’Une si longue lettre, publiée en 1979. De connivence avec la journaliste Annette Mbaye d’Erneville, elle rédige de nombreux articles pour dénoncer les inégalités entre les hommes et les femmes et les traditions qui accablent les femmes africaines. Son roman épistolaire est devenu un classique de la littérature féministe, traitant des sujets comme la polygamie et les rites de veuvage.
Des œuvres marquantes
Les festivals internationaux permettent petit à petit à la littérature féministe africaine d’être plus largement diffusée. Le roman La Première Femme de Jennifer Nansubuga Makumbi, paru cette année, est un véritable succès au Royaume-Uni. Elle y évoque notamment le «mwenkanonkano », le « féminisme local » en Ouganda, et démontre que le féminisme « ne vient pas de l’Occident ». Plusieurs œuvres de Chimamanda Ngozi Adichie, auteure de We should all be feminist, sont traduites dans plus d’une trentaine de langues et vendues dans de nombreuses librairies. La journaliste Léa Mormin-Chauvac écrit la biographie Les sœurs Nardal, À l’avant-garde de la cause noire, qui paraît en avril. Elle révèle les bases de la négritude, mouvement littéraire repris par Aimé Césaire et Léopold Sédar Senghor. Ce sont les sœurs Nardal, d’origine martiniquaise, qui les posent dans les années 20.
Djaïli Amadou Amal écrit Les Impatientes. Une œuvre dans laquelle elle dénonce les violences conjugales et le mariage forcé, qui reçoit le prix Goncourt des lycéens en 2020. Elle paraît une première fois sous le titre Munyal, les larmes de la patience, et remporte le Prix Orange du Livre en Afrique et le Prix de la Presse panafricaine en 2019. Axelle Jah Njiké aborde les violences sexuelles subies par les jeunes filles dans le Journal intime d’une féministe (noire). Malgré les évolutions au fil du temps, la lutte pour les droits des femmes se poursuit encore aujourd’hui.
Deux écrivaines sont considérées comme les figures de proue de la littérature féministe africaine. Awa Thiam est l’auteure de La Parole aux Négresses, paru en 1978. Dans cet ouvrage, la voix des femmes est délivrée par les femmes. Les témoignages et la plume d’Awa Thiam mettent en lumière les injustices et les oppressions dont sont victimes les femmes africaines : les Mutilations Génitales Féminines (MGF), la polygamie, le mariage forcé, la dépigmentation de la peau, source de dangers pour la santé. Les thématiques d’il y a 46 ans font écho à celles d’aujourd’hui, alors que la menace de la légalisation de l’excision plane sur la Gambie et qu’elle est encore pratiquée dans beaucoup de pays malgré les interdictions.
Figure majeure du féminisme africain, Mariama Bâ est l’auteure d’Une si longue lettre, publiée en 1979. De connivence avec la journaliste Annette Mbaye d’Erneville, elle rédige de nombreux articles pour dénoncer les inégalités entre les hommes et les femmes et les traditions qui accablent les femmes africaines. Son roman épistolaire est devenu un classique de la littérature féministe, traitant des sujets comme la polygamie et les rites de veuvage.
Des œuvres marquantes
Les festivals internationaux permettent petit à petit à la littérature féministe africaine d’être plus largement diffusée. Le roman La Première Femme de Jennifer Nansubuga Makumbi, paru cette année, est un véritable succès au Royaume-Uni. Elle y évoque notamment le «mwenkanonkano », le « féminisme local » en Ouganda, et démontre que le féminisme « ne vient pas de l’Occident ». Plusieurs œuvres de Chimamanda Ngozi Adichie, auteure de We should all be feminist, sont traduites dans plus d’une trentaine de langues et vendues dans de nombreuses librairies. La journaliste Léa Mormin-Chauvac écrit la biographie Les sœurs Nardal, À l’avant-garde de la cause noire, qui paraît en avril. Elle révèle les bases de la négritude, mouvement littéraire repris par Aimé Césaire et Léopold Sédar Senghor. Ce sont les sœurs Nardal, d’origine martiniquaise, qui les posent dans les années 20.
Djaïli Amadou Amal écrit Les Impatientes. Une œuvre dans laquelle elle dénonce les violences conjugales et le mariage forcé, qui reçoit le prix Goncourt des lycéens en 2020. Elle paraît une première fois sous le titre Munyal, les larmes de la patience, et remporte le Prix Orange du Livre en Afrique et le Prix de la Presse panafricaine en 2019. Axelle Jah Njiké aborde les violences sexuelles subies par les jeunes filles dans le Journal intime d’une féministe (noire). Malgré les évolutions au fil du temps, la lutte pour les droits des femmes se poursuit encore aujourd’hui.